Caricature de COLUCHE
Coluche nous révèle les multiples facettes de son personnage.
Si un seul élément devait être retenu dans cette caricature, c’est bien cet oeil qui regarde de côté et clignote de malice, cherchant la complicité d’un auditoire qui s’amuse. Le « personnage » de Coluche est créé en 1974, lorsque le comédien apparaît sur la scène de l’Olympia, vêtu de sa salopette bleue rayée, ses brodequins jaune citron, son tee-shirt jaune. Dans cette tenue, il va, durant des années, caricaturer les « beaufs », personnages quelque peu incultes. Cette parodie sous-entend néanmoins de sa part une certaine tendresse. Il s’en explique au Figaro en 1984: « les beaufs, c’est parce que je les aime bien ». Le nez rouge, qu’il arbore fièrement, symbolise son rôle de clown. Il se moque des travers de la société, introduit dans ses sketches des mots grossiers, dont raffole le public de l’époque, mais il ne veut jamais tomber dans la vulgarité. En 1976, il joue le rôle d’un clown tendre et sympathique avec Louis de Funès dans le film L’Aile ou la Cuisse. Mais ce portrait du clown amuseur peut cacher une personne en détresse. Sa vie est en effet traversée de longues périodes d’addictions à la drogue et à l’alcool, de dépression . Lorsque Coluche joue dans le film « Tchao Pantin » en 1984, il incarne le rôle d’un alcoolique dépressif, situation qu’il connaît bien. Il confie à son ami Gérard Lanvin : « Je n’ai strictement rien fait. On m’a juste filmé dans ma déprime ». Il y obtient le prix du meilleur acteur.
Le bas du visage occupe la plus large place dans cette caricature. Il révèle la puissance du discours, amplifié par les joues bon enfant et le petit menton populaire. Les mains aux hanches, le ventre légèrement rebondi, il raconte « l’histoire d’un mec » ou celle de « Papy Mougeot » . Ses sketches lui valent un énorme succès, en particulier le Schmilblic, créé en 1975, où il parodie un jeu télévisé animé par Guy Lux, en imitant des personnages très pittoresques. La coupe de cheveux n’est pas réglementaire. Des bouclettes en désordre s’échappent comme des volutes d’une énergie nouvelle. Loin des sentiers battus et des salons bon genre, le personnage ne cesse de jouer la caricature et parfois dérange…Si Coluche a subi les foudres de certains critiques, la parole finale revient à l’Abbé Pierre, qui dira lors de ses obsèques, en 1986. » Si vous entendez quelqu’un dire qu’il ne respectait rien, dites-leur que ce n’est pas vrai. »
Cette caricature de Coluche, l’impertinent, serait bien insuffisante sans cette chaleur humaine qu’il a su insuffler autour de lui. En 1984, il crée SOS Racisme avec Harlem Désir. En 1985, en reprenant une idée de Daniel Balavoine, il lance les Restos du Coeur. Il est soutenu par Yves Montand . Depuis ce temps, son portrait s’affiche chaque année à chaque nouvelle campagne. Pour soutenir cette association, Coluche rassemble la première bande des Enfoirés. Une phrase résume son initiative : « C’est pas vraiment de ma faute si y’en a qui ont faim, mais ça le deviendrait si on n’y change rien… »
Cette année 2016, Coluche aurait 71 ans. La société a changé… Au vu des textes de certains de ses sketches, certains pensent que de nombreuses plaintes seraient portées contre lui aujourd’hui. Voici l’opinion de Dominique Sopo, président de SOS Racisme : « L’humour de Coluche est un humour certes grinçant mais qui en aucun cas ne renvoyait à des logiques de confrontation ou de haine envers tel ou tel groupe ».
Lilou Pluenn
25 novembre 2016
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